J. Rodríguez Somolinos - J.A. Berenguer
Akten des 21. Internationalen Papyrologenkongresses- Berlin, 13.-19.9.1995, Archiv für Papyrusforschung Beiheft 3, Stuttgart - Leipzig, Teubner, 1997, pp.858-866



Lexicographie grecque et Papyrologie:
le Diccionario Griego-Español


I. Introduction.

Le Diccionario Griego-Español, oeuvre qui, après la récente publication de son quatrième volume, recueille le lexique grec jusqu'à δαίμων[1], essaye de contribuer au renouvellement de la lexicographie du grec ancien et aspire à devenir un ouvrage de référence utile pour les plus divers spécialistes. Les papyrus documentaires constituent l'un des domaines où ce renouvellement demande un plus grand effort. Le traitement rigoureux du lexique papyrologique dans le DGE oblige, d'une part, à suivre constamment l'incessant volume de nouvelles publications, aussi bien de textes, nouveaux ou révisés, que d'études portant sur les aspects les plus divers. D'autre part, nous n'ignorons pas que ce lexique exige fréquemment la prise en considération de problèmes d'interprétation compliqués.


II. Les papyrus dans le quatrième volume du DGE. Données globales et comparées

1. Pour donner une première estimation de l'importance des papyrus dans le DGE, nous présenterons quelques chiffres portant sur la section de dictionaire comprise dans son quatrième volume, qui recueille les articles entre βασιλευτός et δαίμων. Sur un total approximatif de 7.500 articles, 616 contiennent des citations de papyrus, soit un 8,5 pour cent. Parmi eux, le nombre d'articles avec documentation exclusivement papyrologique est de 153 (voir Appendice, Liste 3). D'autre part, sur un total également approximatif de 40.000 citations, nous trouvons 1995 appartenant à des papyrus, soit un 5 pour cent. Pour apprécier l'importance de cette donnée, considérons que les citations de papyrus, dans son ensemble, sont plus nombreuses que celles de n'importe quel auteur littéraire, y compris des auteurs tels qu'Homère, Hippocrate, Plutarque ou Euripide.

Si
nous comparons ces données avec celles de notre prédécesseur, le LSJ, nous découvrons que, dans la même section de dictionnaire, le nombre d'articles avec documentation papyrologique est de 380, tandis que le nombre total de citations de papyrus est de 526. Si, tel que nous l'avons dit ailleurs[2], nous pensons que la proportion idéale du DGE par rapport au LSJ serait de 1 à 3 (c'est à dire, multiplier par trois le nombre des citations), il est clair que dans le domaine des papyrus nous avons déja depassé cette barrière. Si nous faisons attention maintenant aux dictionnaires de papyrus, nous découvrons que, parmi les 616 lemmes avec documentation papyrologique dans le DGE, près d'une centaine sont absents aussi bien du Wörterbuch et de ses deux Suppléments que du Spoglio Lessicale de Daris (cf. Appendice, Liste 1). Parmi eux, il est vrai, près d'un tiers appartiennent à des papyrus magiques, que Preisigke ne recueille pas.

2. Une autre série significative de données à prendre en considération a trait aux hapax legomena. Plus loin nous esquisserons quelques réflexions sur leurs particularités ainsi que sur les problèmes posés par leur étude. Disons pour le moment que dans notre quatrième volume nous trouvons une centaine de hapax papyrologiques, parmi lesquels 40 sont absents du WB et du Spoglio et 49 du LSJ (cf. Appendice, Liste 3.1). D'autre part, un total de 33 hapax papyrologiques dans la section βασιλευτός - δαίμων du LSJ ne le sont plus dans le DGE, à cause de la présence de nouveaux témoignages papyrologiques, épigraphiques ou littéraires (cf. Appendice, Liste 2).

3. Pour finir cette première partie, nous ferons attention aux articles présents dans d'autres dictionnaires et absents du DGE. Si nous délaissons les mots dont le lemme répond à des variantes graphiques alternatives ou décidément vulgaires (près de 70), nous trouvons près de 50 lemmes dans d'autres dictionnaires qui manquent dans le notre. Les raisons de leur absence sont grosso modo de deux types. Dans un premier groupe, il y a une vingtaine de formes très douteuses ou problématiques. Il s'agit de mots lacuneux pour lesquels il y a dans le meilleur des cas des tentatives de restitution sans appuis suffisants, ou bien de séquences incompréhensibles, dues à une erreur du scribe ou à une mauvaise lecture et qui défient toute tentative d'analyse. D'autres fois il s'agit d'abréviations non résolues encore, ce qui parfois semble se compliquer à cause d'erreurs d'écriture ou de lecture. Dans un deuxième groupe, nous trouvons près de 30 lemmes que l'on peut califier de mots-fantômes. Parmi eux, un nombre de 10 figurait dans le LSJ et une vingtaine dans les dictionnaires de papyrus. Nous reviendrons plus loin sur eux.


III. Traitement du lexique papyrologique dans le DGE

1. Les critères de sélection du matériel dans chacune des phases de la préparation du dictionnaire (grosso modo, dépouillement, rédaction et révision), sont variables et comportent un certain degré de subjectivité en raison de facteurs divers. Il y a néanmoins quelques critères objectifs que nous essayons de suivre. Nous faisons attention d'une façon particulière aux hapax legomena et aux mots avec peu de témoignages, aux formes dignes d'intérêt du point de vue morphologique ou syntactique, aux néologismes sémantiques propres du grec parlé en Égypte ou aux sens peu attestés en général. Il est important aussi de recueillir les témoins plus reculés dans le temps dans l'ensemble du grec de mots ou de sens.

A l'inverse, nous attachons la plus grande importance aux emplois et aux sens habituels ou représentatifs du lexique papyrologique, en essayant de classifier et de situer dans leur contexte d'une façon brève mais précise les témoignages (cf. e.g. s.u. γῆ, γνωστήρ ou γεοῦχος). A partir d'ici, il faut faire appel à ce que j'ai appelé avant subjectivité, et qu'il faudrait plutôt appeler expérience critique. En effet, le lexicographe doit savoir choisir parmi une masse considérable de matériaux à sa disposition des citations particulièrement appropriées pour figurer dans un dictionnaire et qui illustrent à la perfection tel ou tel emploi, tel ou tel sens. Inversement, il doit savoir délaisser ces autres citations qui ne sont pas tellement appropriées ou ne le sont pas du tout.

2. En ce qui regarde la présentation du matériel, disons tout d'abord que nous essayons de citer les papyrus par la dernière édition basée sur la lecture de l'original. Ainsi, nous préférons, à quelques exceptions près, les collections aux corpora secondaires de genre thématique. Nous essayons aussi de dater tous les textes en donnant le siècle ou, à son défaut, l'époque (ptolemaïque, impériale ou byzantine). En ce qui regarde les abréviations, elles sont en général les plus courantes, c'est à dire, celles de la Checklist.

3. D'autre part, nous ne délaissons pas l'énorme travail de révision et d'interprétation des textes publiés que les papyrologues réalisent sans cesse. Dans notre quatrième volume, il y a 65 mentions des Berichtigungsliste, ainsi que quatre corrections récentes non recueillies encore dans cette série (cf. e.g. s.u. βλάττιος). Ces mentions sont de plusieurs genres. Il peut s'agir de corrections qui permettent de completer un contexte, interpréter correctement une séquence dépourvue de sens, ou corriger l'interprétation morphologique ou même syntactique d'un mot. Fréquemment, ces corrections permettent de lire le mot cité au lieu d'un autre mot qui figurait dans l'édition (cf. e.g. s.u. γαλεάριος), en donnant lieu parfois à l'apparition d'un mot inconnu au préalable (cf. e.g. s.u. γραστολογία). Elles permettent aussi de proposer un sens différent, souvent en combinaison avec une nouvelle leçon ou avec l'analyse correcte d'une graphie vulgaire (cf. e.g. s.u. βουκ(κ)ᾶς, βέρεδος), ou bien de découvrir le sens d'un hapax inexpliqué (cf. e.g. s.u. βίκλα). Dans certains cas aussi nous renvoyons aux Berichtigungsliste pour corriger la date du papyrus.

Ceci dit, disons aussi que nous n'acceptons pas n'importe quelle proposition recueillie dans les Berichtigungsliste, mais nous essayons de garder une attitude critique, ce qui évidemment nous oblige à être sélectifs. En effet, nous sommes conscients du fait que toutes les corrections aux textes publiés n'ont pas le même degré de certitude. Certaines d'entre elles sont des tentatives plus ou moins heureuses qui ne reposent pas sur la révision du papyrus. A l'occasion, nous citons, à côté de l'interprétation de l'éditeur, un renvoi à une autre interprétation ou restitution (cf. e.g. s.u. βουκόλλων, γαστρία).

4. Parlons maintenant brièvement des problèmes formels posés par le grand nombre de variantes graphiques qu'un même terme peut présenter. Bien que les cas sont divers, nous avons suivi quelques normes qui permettent de présenter avec cohérence ce genre de particularités.

Les contextes des mots sont repris dans sa forme originale, c'est à dire, sans introduire les corrections qui d'habitude figurent dans les apparats critiques ou dans les notes. Dans les cas où un contexte présente des variantes graphiques qui peuvent rendre difficile la compréhension, nous ajoutons entre parenthèses après le mot en question le texte correct (cf. e.g. s.u. γάρος, γυμνητεύω) ou une indication (sic) (cf. e.g. s.u. βινέω). Cependant, nous ne citons pas systématiquement la forme correcte qui se cache derrière ce genre d'erreurs d'écriture ou de phénomènes phonétiques si habituels dans les papyrus (tels que l'itacisme, les confusions d'occlusives sourdes et sonores ou de voyelles longues et brèves), dans les cas ou elle peut être facilement déduite. Quand il s'agit de hapax legomena, nous corrigeons toujous le lemme, à condition que la connexion avec d'autres mots de la même famille soit évidente (cf. e.g. s.u. βασκαύλιον, γειτόνισσα), mais en citant à côté la forme incorrecte. Par contre, quand l'interprétation du hapax n'est pas totalement assurée, nous conservons la graphie dans le lemme (cf. e.g. s.u. βαφωρι[, βρέλλιον, βυρίτιον). Dans les cas ou les témoignages d'une graphie phonétique sont plus nombreux, nous pouvons soupçconner qu'il s'agit d'une graphie régularisée qui représente la forme réelle du mot, même si elle ne s'accorde pas avec la forme que l'ont attendrait. C'est à dire, il nous semble injustifié d'inventer une forme qui peut-être n'a jamais existé. Nous voulons présenter, non pas un état idéal de langue, basé sur le grec classique, mais un état réel, qui a souffert des évolutions phonétiques diverses. C'est le cas par exemple de βιρίον dans le DGE en face de βιρρίον dans le LSJ.

Il est parfois douteux dans quelle mesure nous sommes en présence d'une graphie phonétique ou d'une variante morphologique, c'est à dire, de deux mots différents ou de deux formes d'un même mot. Un exemple de ce cas se trouve dans les lemmes du LSJ γλυκείδιον et γλυκύδιον, que nous avons jugé plutôt des variantes de γλυκίδιον, bien que le doute subsiste.

Finalement, nous conservons avec fidélité dans les contextes les signes critiques qui signalent la résolution des abréviations (entre parenthèses), les restitutions dans les passages lacuneux (entre crochets droits), ainsi que les corrections des erreurs du scribe (entre parenthèses à angles aigus). Leur présence est importante pour attirer l'attention sur le degré d'incertitude qu'un contexte peut présenter. Elle est particulièrement importante quand les signes doivent figurer dans le lemme, c'est à dire, dans le cas de hapax legomena (cf. e.g. s.u. βυνοκ(οπία), [γλυκ]ύσυκον, γουβε<ρ>νάριον, γρυτόπωλ(ις) uel γρυτοπώλ(ισσα)).


IV. Hapax legomena et mots-fantômes

Nous jetterons un dernier coup d'oeil sur les problèmes posés par l'interprétation des mots, en parlant des hapax legomena et des mots avec peu de témoignages, et puis des mots-fantôme.

L'analyse des hapax constitue l'une des tâches les plus difficiles dans le travail lexicographique. Les cas sont ici également divers et à côté de hapax dont l'interprétation est claire, il y en a d'autres susceptibles des plus grands doutes.

Le cas n'est pas rare ou un hapax se dissimule derrière les difficultés propres à la lecture et à la compréhension des textes. Un exemple de cela, qui illustre aussi dans quelle mesure un dictionnaire comme le notre dépend en dernier lieu du travail des papyrologues, est le terme nouveau βλαβοποιέω. Le passage {β}λαβον οἱ ἦσαν dans la l.7 du PGen.inv.230 (II ap. J.-C.), publié par Wehrli en 1979, figure dans l'édition de 1986 (PGen.107) sous la forme ἐβλαβοποίησαν. Ce qui est remarquable c'est que Wehrli, auteur aussi de cette deuxième édition, avait délaisse cette leçon dans la première, bien qu'il disposait des mêmes données: surtout la proposition de Hagedorn d'un rapport avec βλαβοποιέω, terme patristique, à côté des possibles difficultés d'analyse sintactique du passage.

Dans les cas ou il n'y a pas de problèmes de lecture, d'habitude l'interprétation correcte peut être aisément déduite du contexte, pourvu que l'on dispose d'un appui supplémentaire dans la forme du mot. C'est le cas par exemple de βοαγεία ou de βωλοστροφικόν. Dans les cas ou le contexte immédiat manque, il faut faire appel aux rapports du mot, en ce qui regarde la forme ou le contexte général, avec d'autres termes. C'est le cas par exemple, de βροχεύς, qui figure isolé dans une liste de métiers et qu'il faut mettre en rapport avec βρόχος.

L'identification correcte d'un hapax peut se dissimuler non seulement derrière les difficultés propres à la lecture des textes, mais aussi derrière une graphie d'interprétation douteuse. Prenons en considération le terme γαρίτιον, qui figure dans un PVindob. publié en 1990. Son éditeur, Diethart, y reconnait un addendum lexicis et le met en rapport avec la famille de γάρος et en particulier avec l'adjectif γαριτικός, qui décrit un βῖκος dans un papyrus du IIIème siècle av. J.-C. Cependant, nous connaissons aussi un mot γαρίδιον, dont γαρίτιον pourrait être considéré une graphie. Ce mot, qui figure vraisemblablement dans le POxy.1158, ne fut pas pris en considération par Diethart, sans doute parce que ni les dictionnaires de papyrus, ni le LSJ lui ont assigné un article propre. Ils en faisaient uniquement allusion comme une possible interprétation pour d'autres lemmes, a savoir, γαρίζα dans le IVème volume du WB et ταγαρίζα dans le LSJ, qui suivait le premier volume du WB. Dans son article γαρίδιον le DGE a ajouté deux nouveaux témoignages. Malgré quelques difficultés de lecture, le premier d'eux, un papyrus publié en premier lieu par Youtie en 1979, permet de dater le terme deux siècles plus tôt et de confirmer la proposition recueillie dans le WB. Le deuxième témoignage appartient, non pas à un papyrus, mais à un livre scolaire publié en 1982 par Dionisotti. Ce remarquable document nous a conservé un texte grec, avec sa traduction latine, employé pour l'aprentisssage de la première langue. Son original doit être daté vers la fin du IIIème ou dans le IVème siècle. Dans le passage en question ελεον και γαριδιον est traduit oleum et liquamen, ce qui élimine définitivement le moindre doute sur l'existence réelle du mot en ce qui regarde la forme et le sens. D'autre part, au moment de soumettre de nouveau à examen le POxy.1158, nous avons remarqué que dans le contexte δέξε ταγαρίζα καὶ πέμψον ἡμῖν, le mot γαρίδιον devait être traduit d'une façon plus précise par "pot de garum". Finalement, nous avons ajouté une référence à l'article γαρίτιον, qui à sont tour a été rédigé séparément mais avec la proposition de l'interpréter comme une simple graphie pour γαρίδιον. De ce développement, on peut conclure que, dans les cas douteux, en général nous ne proposons pas des interprétations propres sans mentionner les interprétations publiées, ce qui ne nous empêche pas de les juger critiquement.

D'autres fois, les nouveaux témoignages qui éclairent le sens d'un hapax ou d'un mot mal connu doivent être repérés dans des éditions anciennes, ou ils avaient échappé aux léxiques. Tel es le cas de γοῦρνα, absent du LSJ et hapax dans le IVème volume du WB. Dans le DGE il a reçu deux nouveaux témoignages provenant des Anekdota zur griechischen Orthographie de Ludwich (1905-1912). Ces témoignages permettent de confirmer la forme et dans une bonne mesure le sens du mot, étant donné qu'il y figure comme synonyme de πύελος, σκάφη et πλυνός. D'autres exemples de lemmes avec un accroissement notable de témoignages qui souvent se révèle décisif pour l'interprétation sont βεστίον, γομάριον, ou γραφιάριος.

2. Une des préoccupations du lexicographe est le péril constant de tomber dans le piège des mots-fantôme. Parmi les 27 mots-fantôme papyrologiques localisés dans d'autres dictionnaires pour la section βασιλευτός - δαίμων, un nombre de 10 furent éliminés du notre dans la phase finale de révision.

Des
mauvaix suppléments d'abréviations ou lacunes, des mauvaises lectures des documents, des fausses coupes et en particulier des analyses morphologiques ou phonétiques érronées sont les causes les plus habituelles de l'apparition de mots-fantôme. Leur existence oblige le lexicographe à avoir une extrême prudence au moment d'examiner les mots qui ne s'expliquent pas par eux mêmes, même identifiant des phénomènes phonétiques ou des érreurs graphiques courantes. Il est opportun de citer l'observation de Cadell dans un article classique intitulé «Papyrologie et information léxicologique»[3]: «... tout vocable pour lequel on ne possède qu'une seule attestation doit alerter le réflexe critique et faire l'objet d'un examen minutieux, parfois accompagné d'une révision du document, ou, à défaut, de sa reproduction». Bien entendu, cette dernière tâche appartient aux éditeurs. De son côté, les lexicographes et les philologues en général doivent mettre à l'épreuve leur experience critique, accompagnée d'un travail soigneux de documentation bibliographique. D'autre part, certains de ces mots sont parfaitement construits du point de vue morphologique et l'absence de témoignages valables peut être considérée un pur hasard. Il faut dire aussi que souvent la responsabilité d'un mot-fantôme n'est pas attribuable aux éditeurs, mais aux dictionnaires eux-mêmes, à cause parfois de son légitime effort d'exhaustivité ou d'interprétation de formes difficiles, mais parfois aussi de façon tout à fait injustifiable.


V. Conclusion

Nous venons d'esquisser quelques réflexions qui mettent en relief le profit que les papyrologues peuvent tirer de la consultation du DGE. Il faudrait aussi ajouter, en premier lieu, que les dictionnaires de papyrus postérieurs au IVème volume du WB à vrai dire sont des simples indexes. D'autre part, il nous manque encore un index qui recueille le lexique des papyrus publiés depuis 1976. A différence de ces indexes, dans le DGE les citations papyrologiques figurent accompagnées d'une traduction et d'explications diverses. Il faut surtout considérer que l'interprétation des mots n'est pas établie par rapport à la documentation strictement papyrologique, mais par rapport à l'ensemble de la documentation du grec ancien.

S'il est vrai que l'acceptation du DGE parmi les papyrologues est encore peu significative, il n'est pas moins vrai qu'ils commencent de plus en plus à nous utiliser avec profit. Inversement, il faut aussi dire que les philologues et les studieux du monde ancien en général peuvent tirer également profit de cette nouvelle prise en considération du lexique papyrologique dans le cadre d'un dictionnaire général du grec ancien.


Appendice

1. Lemmes du DGE absents du WB et du Spoglio (96)

Un asterisque (*) signale les hapax legomena

βατήρ

*βαυβύζω

*βαυκύων

βάψιμον

βδέλλα

βελόνη

βερενικάριος

βήξ

βήρυλλος

*βιάρπαγος

βιάσανδρα

βιβλιοφυλακέω

*βιζάριν

βιοθάνατος

βιόμορος

βιοτεία

*βλαβοποιέω

βλάξ

βλάττιος

βλέπησις

βλήχων

βλιμάξω

βλύδιον

*βοαγεία

*βοΐσκος

*βολαῖα

βόλβιτον

βολβός

*βορβοροφόρβα

βορβορύζω

*βορολίβας

*βοτρεύς

βούγλωσσον

*βούκελλα

βουκελλατᾶς

βουκ(κ)ᾶς

*βουλοδάμεια

βούνιον

*βουρδῶνιν

βούφθαλμον

*βρακᾶτος

βραχιάλιον

βριμάζω

*βρονταγωγός

βροντάζω

*βροντοκεραυνοπάτωρ

*βροχεύς

βρωμάτιον

*βυθοκλόνος

βυθός

*βυθοταραξοκίνησε

*βυρίτιον

*βυτίνιον

*βωλοστροφικόν

*βώλωσις

γαβαθόν

*γαληνοβάτης

γανναθ

*γαρίτιον

γαστρία

*γαστροφόρος

γαυριάω

γενέτωρ

*γερδιεῖον

γεωμόρος

γηροβοσκός

*γιγαρτώνιον

γιγγίδιον

γινιπήριον

γλαυκίζω

γλαύκινος

*γλαυκισμός

γλαυκόω

*γλυκιστόν

γνάθος

*γναφαλλοπώλης

*γνοφεντινάκτης

*γογγυλόρυγχος

γραΐς

*γαστρολογία

γρήιος

γρύλλος

γυμνητεύω

*γυμνοσάνδαλος

γυναικοπρόσωπος

*γυναικοϋφής

*γυπαλέκτωρ

γυργάθειον

γυροειδής

γυρόω

δαιμονιάζομαι

δαιμονιακός

δαιμονιόπληκτος

*δαιμόνισσα

δαιμονιώδης

*δαιμονοτάκτης



2. Hapax papyrologiques dans le LSJ avec au moins deux citations dans le DGE (33)

βατεύω

βάφισσα

βενεφίκιον

βεστίον

βιβλιοφυλακέω

βιοθάνατος

βιρρίον

βοτανολογία

βότειος

βουκκίον

βουλημάτιον

βουστάσιον

βυσσουργός

βωσίον

γαϊδάριον

γάλβινος

γαράριον

γαρηρόν

γενηματοφύλαξ

γενισμός

γεουχῶν

γεραιότης

γερδίαινα

γεωβαφής

γλυκίδιον

γλυφευτής

γνάπτρα

γνωστεία

γομάριον

γόμωσις

γραφιάριος

γυάρχης

γυναικογένεια



3. Lemmes du DGE avec documentation exclusivement papyrologique

3.1. Hapax legomena papyrologiques dans le DGE (99)

Un cercle (º) signale les lemmes absents du WB et du Spoglio. Les lemmes absents du LSJ figurent entre parenthèses.

βασκαύλης

(βασκαύλιον)

(βασκέλειον)

βάσκυλα

βατραχῖτις

ºβαυβύζω

º(βαυκύων)

βαφωρι[-

βελενκώθιον

(βελόκιον)

βεττάριον

º(βιάρπαγος)

(βιάρχης)

(βιαφορέω)

βιβλιομαχέω

βιβραδικός

ºβιζάριν

(βίκλα)

βιλλαρικός

βιοκωλυσία

(βιτάλια)

º(βλαβοποιέω)

º(βοαγεία)

º(βοΐσκος)

º(βολαῖα)

βόλβαξ

ºβορβοροφόρβα

ºβορολίβας

(βότον)

ºβοτρεύς

ºβούκελλα

βουκία

(βουκόλισσα)

(βουκόλλων)

(βουλιτία)

(βουλλεύω)

º(βουλοδάμεια)

(βουρδωνάριον)

ºβουρδῶνιν

βραδυπλοΐα

βρακαρίαι

º(βρακᾶτος)

(βρακέλλαι)

(βρεκτήριον)

βρέλλιον

βρονταγωγός

ºβροντοκεραυνοπάτωρ

º(βροχεύς)

βροχίον

βυβλιοκαταγωγεύς

Βυβλιοφυλακία

ºβυθοκλόνος

ºβυθοταραξοκίνησε

βυνοκ(οπία)

º(βυρίτιον)

º(βυτίνιον)

βωλητάριος

βωλήτιον

βωλολογέω

º(βωλοστροφικόν)

º(βώλωσις)

βωμίσκιον

(βωσιδία)

º(γαληνοβάτης)

γαριτικός

º(γαρίτιον)

ºγαστροφόρος

γαυνάκιον

γειτόνισσα

γενημάτιον

γενηματοφυλακέω

γεράτης

º(γερδιεῖον)

γερδιοραβδιστής

ºγιγαρτώνιον

γῖτα

ºγλαυκισμός

º(γλυκιστόν)

([γλυκ]ύσυκον)

γλωσσοπωγώνιον

º(γναφαλλοπώλης)

º(γνοφεντινάκτης)

γνωμανάδοχος

(γνωμονίζω)

ºγογγυλόρυγχος

γονίζω

γονικόθεν

γουβε<ρ>νάριον

º(γραστολογία)

(γρυτόπωλ(ις) uel -πώλ(ισσα))

º(γυμνοσάνδαλος)

ºγυναικ<ρ>υφής

º(γυπαλέκτωρ)

(γυργαθόν)

(γύριος)

(γυψισμός)

(γωνωσία)

º(δαιμόνισσα)

º(δαιμονοτάκτης)



3.2. Lemmes avec au moins deux citations (54)

βατεύω

(βαφευτικός)

βάφισσα

βεβαιώτρια

(βέρβον)

βεστιαρίτης

º(Βῆσις)

(βιάτικον)

(βικεννάλιον)

(βισίλεκτος)

βοτανολογία

º(βουκελλατᾶς)

º(βουκ(κ)ᾶς)

(βουκολιστής)

(βούκολον)

βουλημάτιον

βύνις

(βυσσουργικός)

βυσσουργός

βωλόκριθον

(βωλόπυρος)

βωσίον

(γαζίτιον)

γαϊδάριον

γάλβινος

γαμβρά

º(γανναθ)

γαρηρόν

(γειτνιεύω)

γενηματογραφέω

γενηματοφυλακία

γενηματοφύλαξ

γενισμός

γεουχῶν

γεραιότης

γερδίαινα

γερδιακός

(γερμανός)

γεωβαφής

(γλοιάφιον)

γλυφευτής

γνάπτρα

γναφαλλολόγος

γνωστεία

γνωστεύω

γόμωσις

(γονάχιον)

γράπτρα

γυάρχης

γυναικογένεια

(γύος)

(γυψίζω)

(γυψική)

(γυψίον)




Notes

[1]
Diccionario Griego-Español (DGE), IV, βασιλευτός - δαίμων. Redactado bajo la dirección de Francisco R. Adrados por E. Gangutia, D. Lara, C. Serrano, J. Rodríguez Somolinos y otros colaboradores, Madrid, C.S.I.C., 1994. (vuelta al texto)
 
[2]
F. R. Adrados et J. Rodríguez Somolinos, «The TLG Data Bank, the DGE and Greek Lexicography», Emerita 62, 1994, pp. 241-251. (vuelta al texto)
 
[3]
Cf. Scritti in onore di Orsolina Montevecchi, Bologne 1981, pp. 73-83. (vuelta al texto)

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